Les incertitudes géopolitiques liées à la récente guerre israélo-palestinienne et au conflit entre la Russie et l’Ukraine, combinées aux problématiques énergétiques et aux mesures de lutte contre l’inflation, ont entraîné un ralentissement général des marchés et une plus grande prudence des entreprises en matière d’investissements, y compris dans le domaine du numérique.
Cependant, au cours des derniers mois, les entreprises italiennes ont su maintenir un bon niveau de compétitivité internationale en poursuivant leurs investissements dans l’Industrie 4.0. Pour 2024, la Loi Sabatini et le Plan de Transition 4.0 offriront encore davantage d’opportunités aux entreprises, qu’il s’agisse d’amorcer leur transition numérique ou d’enrichir leurs infrastructures existantes.

La vague de la transformation numérique en Italie

Selon le rapport "Il digitale in Italia 2023" de Confindustria, l’Italie a connu une croissance significative dans le domaine du numérique au cours de l’année écoulée. Des technologies telles que la blockchain, les solutions IoT, le cloud computing et l’intelligence artificielle ont joué un rôle clé dans l’accélération de la digitalisation, enregistrant une progression de 12,8%.
Les entreprises italiennes ont su exploiter les opportunités offertes par le Plan National de Relance et de Résilience (PNRR), atteignant dès fin 2022 près de 30% des objectifs prévus. De plus, les crédits octroyés aux entreprises dans le cadre des aides disponibles via le PNRR ont atteint 6,7 milliards d’euros, avec un accent particulier sur l’acquisition d’équipements conformes aux standards de l’Industrie 4.0.

Un facteur clé pour le marché numérique en 2024 sera l’accès aux financements du PNRR. Les prévisions tablent sur une croissance d’environ 3% d’ici la fin 2023, et un dépassement des 4% en 2024. En outre, les aides du Plan National de Relance et de Résilience devraient continuer à soutenir la transformation numérique au cours des trois prochaines années, jusqu’en 2026. Les entreprises pourront ainsi investir dans des solutions technologiques avancées, notamment les systèmes MES pour la gestion des processus de production.

Loi Sabatini et Plan de Transition 4.0: les nouveautés 2024

Dans ce contexte, plusieurs mises à jour sont prévues pour 2024. La première concerne le refinancement de la Loi Sabatini, avec 150 millions d’euros supplémentaires, conformément à la Loi de Finances 2024. Ce dispositif vise à encourager les investissements des PMI italiennes grâce à des subventions à l’investissement et des avantages financiers pour l’acquisition de biens matériels et immatériels, tels que les logiciels et infrastructures numériques.

L’accès aux financements prévus s’effectuera via une garantie couvrant jusqu’à 80% du montant demandé par les entreprises. Par ailleurs, la subvention sur les investissements prévoit des taux d’intérêt fixes, offrant ainsi une sécurité financière accrue aux entreprises engagées dans la transition numérique.

Concernant les mesures de Transition 4.0, valables jusqu’au 31 décembre 2025, à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, les entreprises pourront bénéficier de nouveaux crédits d’impôt pour l’achat d’équipements destinés à la transformation technologique. Toutefois, les incitations seront moins élevées qu’au cours des années précédentes.

Il reste néanmoins possible de cumuler la subvention de la Loi Sabatini avec le crédit d’impôt 4.0, à condition que la demande pour la première soit déposée avant le début des investissements. Ces investissements devront être finalisés d’ici juin 2024 pour bénéficier des taux applicables en 2024, ce qui impliquera également le versement d’un acompte préalable.

Seules les entreprises solides financièrement et établies en Italie pourront accéder à ces incitations, y compris celles détenues par des non-résidents, à condition d’être en règle avec les cotisations sociales et conformes à la réglementation sur la sécurité au travail.

Ces mesures visent à renforcer la compétitivité des entreprises italiennes en encourageant l’investissement dans des équipements stratégiques. Elles doivent permettre d’adopter des modèles de production plus durables et d’atteindre une maturité numérique accrue, essentielle pour l’évolution du tissu industriel italien.